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mercredi 7 novembre 2018

La statuaire égyptienne, vue par l'architecte Étienne Barberot

illustration extraite de l'ouvrage d'Étienne Barberot
"En même temps que l'architecture, l'art du sculpteur, son accompagnement indispensable, se développa en Égypte dès les débuts de l'ancien empire ; et il y a sept mille ans, à une époque où tous les autres peuples étaient dans un état de complète barbarie, les artistes de la vallée du Nil produisirent des œuvres qui s'imposent encore à notre admiration.
Les plus anciens spécimens de la statuaire se trouvent au Louvre, à Paris, et il nous suffira de citer le Scribe accroupi, Sépa et Nésa, œuvres de premier ordre tant au point de vue de l'exécution que pour les qualités d'observation qu'elles révèlent.
La statuaire égyptienne, dans son application à l'architecture, a pris le même caractère d'invariabilité, de constance dans les formes et dans les poses. (La) statue colossale de Sésostris (Ramsès II), taillée dans une montagne de grès rouge à Ipsamboul (Nubie) (...) a 20 mètres de hauteur. Si nous examinons cette œuvre, nous voyons que les lignes en sont larges, d'une grande simplicité ; les formes, limitées aux grands traits principaux, sont concises, nettes, et dénotent de la part de l'artiste une possession entière de son art, une sûreté de vue et d'exécution, qui, n'était l'étroit cercle religieux qui l'étreint, le placeraient au même rang que les grands sculpteurs de la Grèce.
La sculpture égyptienne se ressent en général de cette gêne créée par la nécessité de reproduire constamment les mêmes sujets, cependant si nous examinons les profils des bas-reliefs nous retrouvons dans la finesse, l'élégance des lignes, que l'artiste s'est trouvé un instant dégagé du symbolisme étroit.
(...) les prêtres interdisant l'étude de l'anatomie, les corps sont figurés par les lignes de contours, l'œil est toujours figuré de face, aucun muscle n'est accusé et la pose du sujet est elle-même conventionnelle. Mais en revanche, quelle recherche dans les lignes du profil de la face, quelle délicatesse de dessin : évidemment ce sont là des portraits qui doivent être ressemblants et où l'artiste s'est reposé de la contrainte qui lui est imposée par les prêtres. 

Les figures 27, 28 représentent des profils de reines, retrouvés sur les ruines de Thèbes ; là aussi il est inutile d'insister sur la beauté des lignes que l'on retrouve avec une expression plus énergique dans la figure 29, dans le profil (fig. 30), et enfin dans le portrait de Ménephtah, successeur de Sésostris (fig. 31)."


extrait de Histoire des styles d'architecture dans tous les pays, depuis les temps anciens jusqu'à nos jours, Tome 1, 1891,  par Étienne Barberot (1846-19..).  De cet auteur, nous savons qu'il était architecte. Mais aucune autre information le concernant n'est à notre disposition.