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jeudi 1 novembre 2018

"L'Art sacré égyptien est devenu, au Moyen Âge, l'alchimie et, de nos jours, la chimie" (Ernets Bosc)

tombe de Rekhmirê
 "... il existait en Égypte une science hermétique occulte qu'à tort ou à raison on a nommé Art sacré.
L'origine de cet art se perd dans la nuit des temps, on ne pourrait donc nommer son promoteur, son inventeur, mais dès l'époque historique, cet art eut pour premiers adeptes les prêtres de l'Égypte, les Initiés de Thèbes et de Memphis. C'est dans les dépendances du temple qu'ils avaient leurs laboratoires, car l'Art sacré de l'Égypte n'est que l'alchimie du moyen âge, notre chimie moderne. À cette époque lointaine la philosophie et la science marchaient ensemble la main dans la main, le laboratoire fournissait le fait, la science du prêtre créait la théorie. L'initié à l'Art sacré avait des pouvoirs très étendus sur les forces de la nature, c'était une sorte de démiurge ou Dieu créateur. (...)

Aujourd'hui, nous savons ou croyons savoir, du moins, beaucoup de chimie, mais qui nous dit que les Égyptiens n’en savaient pas plus que nous ? Quel serait le chimiste moderne assez osé pour prétendre que les Égyptiens ne connaissaient pas les procédés de la coupellation, eux dont les rois vivaient au milieu de la profusion de l'or et de l'argent, comme nous le savons. S'ils connaissaient la coupellation, ils savaient, comme nous, que si l'on calcine dans des coupelles (faites en os pulvérisé) du plomb argentifère, par exemple, le plomb se réduit en cendres et disparaît dans la substance même de la coupelle, et, à la fin de l'opération, il reste un petit résidu, un petit macaron ou lingot d'argent pur, de l'argent coupellé.
Or, une simple opération, telle que nous venons de la décrire, faite dans le laboratoire d'un temple, cette opération devait, aux yeux de l'initié, passer pour une transmutation véritable.
Du reste, dans les résultats de leur distillation et de tous leurs travaux du laboratoire, les Égyptiens ne voyaient que la réalisation de cette théorie, à savoir que la terre, l'eau, l'air et le feu formaient les quatre éléments du monde, tous susceptibles de transformations. Le résidu de la distillation, résidu solide (charbon), représentait la terre, les liquides, l'eau et les esprits (gaz), l'air.
Quant au feu, ils le considéraient soit comme action ou moteur de l'opération, soit comme purificateur, soit enfin comme l'âme ou lien invisible de tous les corps en général.
L'Art sacré était entouré d’un grand respect ; ce qui contribuait à augmenter, à exagérer même ce profond respect, c'est que les prêtres d'Isis et les initiés, en général, entouraient de mystères les expériences ; de plus, le langage symbolique en usage pour les travaux rendait obscures, pour le profane, les opérations à l'aide desquelles on les accomplissait. Aussi ces travaux n'étaient-ils compris que des seuls initiés, et il était défendu, sous peine de mort, de révéler ces mystères aux profanes. (...)

... l'Art sacré égyptien est devenu, au moyen âge, l'alchimie et, de nos jours, la chimie. Ce qui démontre une fois de plus que la science, toujours une, toujours la même, revêt des formes diverses pour chacune des périodes qu'elle traverse. Cette filiation montre aussi combien notre chimie moderne doit à l'alchimie, et par suite à l'Art sacré égyptien. (...)
Honneur donc aux alchimistes, les dignes disciples de l'Art sacré égyptien ! (...)
Revenant à l'Art sacré des Égyptiens, nous dirons, en manière de conclusion, qu'il est aujourd'hui parfaitement démontré que les prêtres de l'Égypte connaissaient l'alchimie et la transmutation des métaux, ou tout au moins le moyen de faire de l'or. L'histoire nous apprend que Dioclétién, comme tous les empereurs romains, du reste, abusant de sa victoire en Égypte, y fit rechercher et brûler tous les anciens livres de chimie qui traitaient de la fabrication de l'or, afin d'appauvrir les rois égyptiens, qui ne soutenaient la lutte contre Rome qu'à cause du secret qu'ils possédaient de faire de l'or."


extraits de Isis dévoilée, ou l'égyptologie sacrée, 1897, par Ernest Bosc (1837-1913)

Connu sous son pseudonyme J.Marcus de Vèze, cet architecte fut un écrivain prolixe, à qui l’on doit un Dictionnaire raisonné d'architecture et des sciences et arts qui s'y rattachent, un Dictionnaire de la curiosité et du bibelot, un Dictionnaire général de l'Archéologie et des Antiquités chez les divers peuples, un Traité complet théorique et pratique du chauffage et de la ventilation des habitations privées, et des édifices publics, des Études sur les hôpitaux et les ambulances, un Dictionnaire d'orientalisme, d'occultisme et de psychologie... Il était tout particulièrement intéressé par l’alchimie, l’ésotérisme, les sciences occultes, sans oublier les drogues dont les facultés hallucinogènes créent des liens entre les mortels et les puissances occultes.