La gorge de Bab-el-Molouk, aride, brûlante, offre un spectacle de désolation. Elle fait plusieurs détours et arrive enfin à la vallée des Rois, site lugubre de la dernière demeure des souverains de Thèbes. Les rois reposaient là dans la solitude du désert : aucune herbe ne croissait sur leurs tombes, aucun bruit n'y troublait le silence de la mort ; les funérailles royales accomplies, rien n'amenait de visiteurs dans ces lieux reculés, jusqu'à ce que mourût un autre roi. Cette vallée étroitement encaissée fut pour les Thébains, sans doute, l'objet d'une vénération superstitieuse et mêlée d'effroi : c'était une image de l'Amenti, la région souterraine que les prêtres égyptiens assignaient pour demeure aux morts, et le voyage des rois à la sombre vallée des tombeaux figurait la migration des âmes et l'appel à la vie future.
Au fond de la vallée s'ouvrent çà et là les tombes royales. Nulle marque extérieure n'en signale l'entrée : la découverte en est due au hasard ou bien à de patientes recherches. Tout semble calculé pour en faire oublier la trace aux générations à venir. Je ne me fusse pas douté, à quelques pas du premier tombeau, que j'allais voir la terre s'ouvrir, et une longue série de galeries et de chambres sépulcrales s'enfoncer à d'incroyables profondeurs, jusqu'au sanctuaire où reposaient les momies royales, reliques dont la poussière est dissipée depuis des siècles. Heureux les rois thébains dont la dépouille a pu être dérobée aux travaux des archéologues et à la curiosité moins respectable des passants."
Au fond de la vallée s'ouvrent çà et là les tombes royales. Nulle marque extérieure n'en signale l'entrée : la découverte en est due au hasard ou bien à de patientes recherches. Tout semble calculé pour en faire oublier la trace aux générations à venir. Je ne me fusse pas douté, à quelques pas du premier tombeau, que j'allais voir la terre s'ouvrir, et une longue série de galeries et de chambres sépulcrales s'enfoncer à d'incroyables profondeurs, jusqu'au sanctuaire où reposaient les momies royales, reliques dont la poussière est dissipée depuis des siècles. Heureux les rois thébains dont la dépouille a pu être dérobée aux travaux des archéologues et à la curiosité moins respectable des passants."
Extrait de Voyage en Orient, 1862-1863, par Léon-Francois Verhaeghe de Naeyer (1839-1906), avocat et diplomate belge, gouverneur de la province de Flandre Orientale, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire en Italie, en Espagne, au Portugal, en Chine.
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