"En apercevant les boutiques du quartier des bazars du Caire, le promeneur est surpris par leur grand nombre et par leur aspect simple et coloré. Les vendeurs, vêtus de grandes robes, tantôt riches de tons, tantôt d’un bleu indigo plus ou moins passé, sont accroupis dans une sorte de grande caisse dont on aurait enlevé un côté, afin de laisser voir l’intérieur. Les couleurs des étalages où l’on vend des toiles de tentes, des babouches, des cuivres ciselés, des selles de chameaux, les harnachements des petits ânes, créent des associations de rouge, jaune, bleu et or, qui, dans un pays moins ensoleillé, seraient criardes ; mais, au Caire une lumière abondante les fond en de riches harmonies.
Le matériel des installations est sommaire. Une forge complète tient dans un carré de trois mètres de côté.
Tout cet ensemble procure à l’Occidental des impressions dont il ne se lasse pas. Qui à vu le bazar tient à le revoir. On se perd avec plaisir dans les rues étroites où le passage d’un chameau chargé de cannes à sucre forces le plus fier des visiteurs à s’aplatir contre les murailles. L’attention est captivée par l'originalité du spectacle dans le présent. Pour que le charme fût complet, il importerait de revivre le passé des quartiers indigènes. L'histoire des métiers arabes du Caire permet de comprendre les origines lointaines des procédés de fabrication qui étonnent le touriste. Le bazar est une exposition rétrospective, à demeure Il révèle les modes de travail, tels qu'ils sont restés cristallisés depuis des siècles.
Le présent est gros du passé ; pour nous en convaincre, il suffit de considérer les planches annexées à la description de l'Égypte publiée par les savants de la mission française. Quiconque voit ces gravures et place à côté, par la pensée, l’image d’un atelier actuel, arrive à une superposition dont tous les traits concordent. Depuis cent ans, il n’y a eu de modifications ni dans la technique, ni dans l'aspect extérieur des métiers du Caire. Les influences qui expliquent leur existence, leur formation, sont lointaines."
Le matériel des installations est sommaire. Une forge complète tient dans un carré de trois mètres de côté.
Tout cet ensemble procure à l’Occidental des impressions dont il ne se lasse pas. Qui à vu le bazar tient à le revoir. On se perd avec plaisir dans les rues étroites où le passage d’un chameau chargé de cannes à sucre forces le plus fier des visiteurs à s’aplatir contre les murailles. L’attention est captivée par l'originalité du spectacle dans le présent. Pour que le charme fût complet, il importerait de revivre le passé des quartiers indigènes. L'histoire des métiers arabes du Caire permet de comprendre les origines lointaines des procédés de fabrication qui étonnent le touriste. Le bazar est une exposition rétrospective, à demeure Il révèle les modes de travail, tels qu'ils sont restés cristallisés depuis des siècles.
Le présent est gros du passé ; pour nous en convaincre, il suffit de considérer les planches annexées à la description de l'Égypte publiée par les savants de la mission française. Quiconque voit ces gravures et place à côté, par la pensée, l’image d’un atelier actuel, arrive à une superposition dont tous les traits concordent. Depuis cent ans, il n’y a eu de modifications ni dans la technique, ni dans l'aspect extérieur des métiers du Caire. Les influences qui expliquent leur existence, leur formation, sont lointaines."
extrait de Les bazars du Caire et les petits métiers arabes, de Germain Martin (1872 - 1948), économiste et homme politique, membre de l'Institut, professeur à la Faculté de droit de l'Université de Dijon
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