Ce magnifique tombeau fut découvert par l'infatigable Belzoni. Il reconnaît par une sorte de seconde vue des traces qui lui indiquent l'existence d'un sépulcre. Il fait creuser, et à la profondeur de 18 pieds il trouve l'entrée de la tombe fermée par d'énormes pierres. On comprend facilement la joie et l'enthousiasme de Belzoni qui s'avance de merveille en merveille dans l'immense excavation. Cette tombe frappe d'autant plus le voyageur qu'il est moins préparé au spectacle qui l'attend.
Il quitte cette triste nature, aride, désolée, où tout parle de mort, il descend quelques pas, et sa surprise n'est pas moindre que s'il eût plongé dans la grotte d'Aladdin. L'éclat des flambeaux se reflète non pas, il est vrai, sur des arbres de diamants, mais bien sur toute une légion de personnages de l'autre monde et de figures bizarres et monstrueuses très activement occupées à s'acquitter du rôle qu'elles ont à remplir dès qu'une âme séparée de son corps entre dans la région des ombres. Ces curieuses sculptures sont encore aujourd'hui revêtues de brillantes couleurs, que le laps de 3000 ans n'a pas ternies.
Au bout d'une des galeries s'ouvre un puits de 30 pieds de profondeur, de l'autre côté est un mur, la tombe semble finir là. En travers du puits est une poutre à laquelle est attachée une corde, mais corde et bois tombent en poudre dès qu'on les touche. Belzoni fait apporter deux autres poutres et traverse le puits. La muraille du fond rend un son creux, il l'enfonce au moyen d'un tronc de palmier en guise de bélier et pénètre dans une nouvelle salle de toute magnificence.
Cette fameuse excavation est sans doute le plus splendide tombeau qui soit au monde. Franchissons une longue suite de salles plus ou moins richement ornées, et arrivons à la dernière chambre où l'heureux Belzoni trouve son célèbre sarcophage. Ce monument est du plus bel albâtre oriental, il a 9 pieds 5 pouces de long et 3 pieds et demi de large, son épaisseur n'a pas 2 pouces ; il devient transparent dès qu'on met une lumière dans l'intérieur. En dehors comme en dedans, il est couvert de plusieurs centaines de figures sculptées, hautes de deux pouces à peine ; rien de ce qu'on avait apporté d'Égypte jusqu'à ce jour, ne peut se comparer à cet admirable monument. Le couvercle manquait, il avait été enlevé, porté au dehors et brisé en plusieurs pièces qu'on retrouva dans les décombres. Le sarcophage reposait au milieu du salon sur un escalier qui communiquait avec un passage souterrain ; le courageux explorateur y pénétra et s'avança jusqu'à la distance de 300 pieds. Là, des immondices dus à la présence de chauves-souris obstruaient le passage, il fallut revenir. La partie du souterrain qui s'étend depuis l'entrée jusqu'à la salle du sarcophage, a une longueur de 320 pieds, sa profondeur verticale est de 90 pieds (d'après les mesures de Wilkinson).
Prokesch qui a visité cette tombe, nous dit : Quiconque tenterait de la décrire avec exactitude, devrait écrire des volumes, et cependant tout en restant dans la vérité, il passerait aux yeux du lecteur pour un visionnaire. Cette quantité de corridors, de chambres, de salles hautes de deux étages, creusés dans le roc vif, ces milliers d'images et d'hiéroglyphes d'une exécution admirable l'éclat des couleurs, tout cela dépasse de beaucoup tout ce qu'on pourrait imaginer de nos jours.
La dépense de splendeur, de travail, de science religieuse dans l'exécution des plus petits détails, est si prodigieuse qu'on ne peut concevoir comment un souverain, eut-il été le plus puissant du monde, ait pu imaginer de faire exécuter une pareille construction."
extrait de Les Tombes d'Égypte, nouvelles recherches dans les nécropoles de Memphis et de Thèbes. Cinq séances données à Genève et à Lausanne par M. A. Matthey. Données biographiques incertaines sur cet auteur. Sans doute son nom est-il le pseudonyme d'Arthur Arnould (1833-1895) à Paris, est un ancien employé de l’Assistance publique, écrivain et journaliste libertaire français.
Au bout d'une des galeries s'ouvre un puits de 30 pieds de profondeur, de l'autre côté est un mur, la tombe semble finir là. En travers du puits est une poutre à laquelle est attachée une corde, mais corde et bois tombent en poudre dès qu'on les touche. Belzoni fait apporter deux autres poutres et traverse le puits. La muraille du fond rend un son creux, il l'enfonce au moyen d'un tronc de palmier en guise de bélier et pénètre dans une nouvelle salle de toute magnificence.
Cette fameuse excavation est sans doute le plus splendide tombeau qui soit au monde. Franchissons une longue suite de salles plus ou moins richement ornées, et arrivons à la dernière chambre où l'heureux Belzoni trouve son célèbre sarcophage. Ce monument est du plus bel albâtre oriental, il a 9 pieds 5 pouces de long et 3 pieds et demi de large, son épaisseur n'a pas 2 pouces ; il devient transparent dès qu'on met une lumière dans l'intérieur. En dehors comme en dedans, il est couvert de plusieurs centaines de figures sculptées, hautes de deux pouces à peine ; rien de ce qu'on avait apporté d'Égypte jusqu'à ce jour, ne peut se comparer à cet admirable monument. Le couvercle manquait, il avait été enlevé, porté au dehors et brisé en plusieurs pièces qu'on retrouva dans les décombres. Le sarcophage reposait au milieu du salon sur un escalier qui communiquait avec un passage souterrain ; le courageux explorateur y pénétra et s'avança jusqu'à la distance de 300 pieds. Là, des immondices dus à la présence de chauves-souris obstruaient le passage, il fallut revenir. La partie du souterrain qui s'étend depuis l'entrée jusqu'à la salle du sarcophage, a une longueur de 320 pieds, sa profondeur verticale est de 90 pieds (d'après les mesures de Wilkinson).
Prokesch qui a visité cette tombe, nous dit : Quiconque tenterait de la décrire avec exactitude, devrait écrire des volumes, et cependant tout en restant dans la vérité, il passerait aux yeux du lecteur pour un visionnaire. Cette quantité de corridors, de chambres, de salles hautes de deux étages, creusés dans le roc vif, ces milliers d'images et d'hiéroglyphes d'une exécution admirable l'éclat des couleurs, tout cela dépasse de beaucoup tout ce qu'on pourrait imaginer de nos jours.
La dépense de splendeur, de travail, de science religieuse dans l'exécution des plus petits détails, est si prodigieuse qu'on ne peut concevoir comment un souverain, eut-il été le plus puissant du monde, ait pu imaginer de faire exécuter une pareille construction."
extrait de Les Tombes d'Égypte, nouvelles recherches dans les nécropoles de Memphis et de Thèbes. Cinq séances données à Genève et à Lausanne par M. A. Matthey. Données biographiques incertaines sur cet auteur. Sans doute son nom est-il le pseudonyme d'Arthur Arnould (1833-1895) à Paris, est un ancien employé de l’Assistance publique, écrivain et journaliste libertaire français.
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