statue de Ramsès II - Louxor (auteur et date de la photo non mentionnés) |
Les vastes solitudes désertiques répandent la terreur dans les esprits ; la plupart des fellahs, aujourd’hui encore, ne se risqueraient pas à en traverser même la lisière après le coucher du soleil. La crainte des hyènes et plus encore la crainte des 'afârît les empêchent de se risquer, la nuit venue, au delà des terres cultivées. Le paysan, à moins qu’il ne soit obligé de rester aux champs pour défendre ses récoltes ou pour surveiller son bétail, brebis et chèvres, retourne dans son village avant la tombée du jour et y demeure jusqu’au moment même qui précédera l’aurore du lendemain.
Les déserts ont fait leurs preuves comme défense naturelle contre l'invasion, car les peuples qui conquirent le pays à différentes époques de son histoire y entrèrent en général par le nord-est. Ces envahisseurs ne semblent pas avoir exercé une action bien marquée sur l’aspect physique des habitants de la Haute Égypte. La plupart de ceux-ci présentent encore une ressemblance frappante avec les visages de leurs anciens devanciers, tels que nous les voyons dessinés sur les murs des temples et des chapelles funéraires, ainsi qu'à en juger par les statues, ces authentiques portraits datant du Haut, du Moyen et du Bas Empire."
extrait de Les fellahs de la Haute-Égypte, 1948, par Winifred Susan Blackman (1872-1950), égyptologue, archéologue et anthropologue britannique, agrégée du Royal Anthropological Institute ; traduction française de Jacques Marty, diplômé de l'École des Hautes-Études
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