illustration extraite de l'ouvrage de Norden |
Les pyramides ne sont point fondées dans des plaines, mais sur le roc, au pied des hautes montagnes qui accompagnent le Nil dans son cours, et qui font la séparation entre l'Égypte et la Libye.
Elles ont toutes été élevées dans la même intention, c'est-à-dire pour servir de sépulture ; mais leur architecture, tant intérieure qu'extérieure, est bien différente, soit pour la distribution, soit pour la matiÈre, soit pour la grandeur.
Elles ont toutes été élevées dans la même intention, c'est-à-dire pour servir de sépulture ; mais leur architecture, tant intérieure qu'extérieure, est bien différente, soit pour la distribution, soit pour la matiÈre, soit pour la grandeur.
Quelques-unes sont ouvertes, d'autres sont ruinées ; et la plus grande partie est fermée ; mais il n'y en a point qui n'ait été, plus ou moins, endommagée.
On conçoit aisément qu'elles n'ont pu être élevées dans le même temps. La prodigieuse quantité de matériaux nécessaires, en fait sentir l'impossibilité. La perfection avec laquelle les dernières sont fabriquées le témoigne également ; car elles surpassent de beaucoup les premières en grandeur et en magnificence. Tout ce qu'on peut avancer de plus positif, c'est que leur fabrique est de l'antiquité la plus reculée et qu'elle remonte même au-delà des temps des plus anciens historiens dont les écrits nous aient été transmis.
Il me paraît probable que l'origine des pyramides a précédé celle des hiéroglyphes ; et comme on n'avait plus la connaissance de ces caractères dans le temps que les Perses firent la conquête de l'Égypte, il faut absolument faire remonter la premiÈre époque des pyramides à des temps si reculés dans l'antiquité que la chronologie vulgaire ait peine à en fixer les années.
Si je suppose que les pyramides, même les dernières, ont été élevées avant que l'on eût l'usage des hiéroglyphes, je ne l'avance pas sans fondement. Qui pourrait se persuader que les Égyptiens eussent laissé ces superbes monuments sans la moindre inscription hiéroglyphique, eux qui, comme on le voit partout, prodiguaient les hiéroglyphes sur tous les édifices de quelque importance ? Or, on n'en aperçoit aucun, ni au dehors, ni au dedans des pyramides, pas même sur les ruines des temples de la seconde et de la troisième pyramide : n'est-ce pas une preuve que l'origine des pyramides précède celle des hiéroglyphes, que l'on regarde néanmoins comme les premiers caractères dont on se soit servi en Égypte ?"
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