“Abydos fut à Thinis ce que le plateau de Saqqarah fut à Memphis, un ancien cimetière marquant l'emplacement primitif de la résidence royale ; cette nécropole historique, l'une des plus anciennes dans le souvenir des hommes, se trouva ainsi remplir, aux yeux des Égyptiens, les principales conditions pour abriter le tombeau d'Osiris. Son dieu des morts était, à vrai dire, Khontamenti ; mais nous savons qu'en Égypte certaines divinités, restées purement locales, ne purent jamais faire obstacle à la fortune de dieux tels qu’Osiris et Râ, pas plus qu’à la diffusion de certains dogmes ou de certains mythes. Le mythe osirien, d’origine supposée mendésienne ou, comme on tend à le croire aujourd'hui, busirite, trouva un terrain particulièrement favorable à Abydos, et s'y développa. C'est ainsi que le reliquaire d’Osiris, qui était censé contenir la tête du dieu dépecé par son frère ennemi, le dieu Sit, devint le Saint-Sépulcre auprès duquel les gens pieux voulurent être inhumés ; mais, pour concilier cette piété avec le désir très naturel à l'homme de reposer dans la terre natale, on se borna à faire accomplir à la momie un pèlerinage funèbre à Abydos, d’où on la ramenait pour lui donner dans le tombeau choisi sa sépulture définitive. Les peintures murales des tombeaux de la VIe dyn. reproduisent assez uniformément cet épisode des funérailles qui devait avoir lieu immédiatement après les opérations de l’embaumement. Cette pratique qui, il faut bien le dire, n'était pas à la portée de tout le monde, resta en vigueur sous le Moyen Empire et pour les petits états voisins de la principauté du Reliquaire, tandis qu'à Thèbes, par exemple, à partir de la XVIIIe dyn., la navigation à Abydos devint une simple cérémonie qui se confondit avec la traversée du Nil pour aller de la rive des vivants à celle des morts.”
(extrait du Guide Joanne, 1900)
(extrait du Guide Joanne, 1900)
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