gravure du XIXe s. mosquée de Syout, par Pannemaker (1860)
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Le touriste, fatigué par trois jours de navigation continue, est heureux d’enfourcher un âne, de s’en aller à travers champs vers la cité riante. Dans sa joie, il dévalise les magasins de poteries, emporte des vases, des chandeliers, des brûleparfums en terre cuite que leur fragilité empêchera plus tard d’arriver à destination. (...)
Assiout est l’ancienne Lycopolis, la ville des loups, la cité dédiée à Anubis, le dieu à tête de chacal. Elle a quelques tombes, quelques chambres sépulcrales où furent entassées des momies de loups. Ces hypogées servirent de refuge aux premiers chrétiens à l’époque des persécutions. Une jolie légende plane sur ces grottes funéraires : on dit qu’un cénobite des premiers siècles rendit un jour la vie à toutes les momies d’hommes et d’animaux qu’il trouva dans l’une d’elles et l’on ajoute qu’il se fit raconter successivement par ces momies ressuscitées l’histoire de leur vie. Quel dommage que ce bienheureux ermite n’ait pas laissé ses mémoires, ne nous ait pas transmis le récit des choses qu’il entendit. Je donnerais toutes les nécropoles de l’antiquité pour la reproduction de ce miracle, pour la narration de ces vies antiques tombée de la bouche de ces morts enfouis si longtemps sous le sable de la vieille Lycopolis, la cité des loups sacrés.”
(extrait de “Impressions d'Égypte”, 1896)
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