"carpet seller - Cairo", by Charles Robertson (1844 - 1891) |
J'entre avec joie dans cette ville sans pareille ; nous gagnons l'hôtel à pied. La lune est sur l'horizon, la nuit splendide. Le canal miroite, l'air est plus doux, plus moite, plus savoureux qu'ailleurs. Les grands beaux arbres de l'avenue. Charpentes, arcs de triomphe, illuminations partout. (...)
Le Khan Khalil est fantastique. Khan des tapis. Toutes leurs étoffes dehors, disposées en chapelles. Richesses qu'on ne soupçonne pas ; c'est éblouissant.
À minuit, le Caire est bruyant, vivant, remuant en plein jour, plus qu'à midi, heure où le commerce fait la sieste.
Tâcher de donner une idée de ces spectacles. Ces gens-là adorent la lumière. Immenses lustres de verres. Lanternes par milliers. Lampions avec veilleuses.
Ce système barbare est admirablement ingénieux, et le mieux fait pour briller, refléter, miroiter, multiplier les feux. Il est encombrant, mais pittoresque dans son désordre et éblouissant.
Charpentes énormes. On est tout étonné de voir improviser de pareilles décorations, et jamais bourgeois, boutiquiers, petits ou gros commerçants d'Europe, ne voudraient se mettre en pareils frais. Fêtent-ils quelque chose ou quelqu'un ? ou se donnent-ils tout simplement à eux-mêmes le spectacle de choses qui les amusent et les égaient ? C'est plus probable. Drôle de peuple."
extrait de Voyage en Égypte, 1869, par Eugène Fromentin (1820-1876), peintre et écrivain
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.