Peinture de la chambre funéraire de "Userhet" |
La coiffure était la partie la plus riche de l'habillement. Sa préparation constituait une laborieuse opération. En premier lieu, la coiffure exigeait certainement que la chevelure fût coupée à différentes longueurs bien étagées. Ensuite, elle était séparée en centaines de petites mèches que l'on formait en nattes. L'ensemble obtenu par ces fines petites tresses - partant toutes du sommet de la tête - grâce à la coupe préalable, se disposait naturellement en chute verticale et étagée, couvrant le front, les tempes et les épaules.
La coiffure, dans la pratique, connut certainement d'autres dispositions. Nous retrouvons une coiffure aux cheveux roulés en spirales et formant de longues boucles, toutes d'épaisseur égale et très nettement roulées. Elles tombent droites, presque rigides autour du visage et sur la nuque. Le dessus de la coiffure épouse la conformation de la tête.
En raison de la longue préparation que nécessitait la réalisation d'une coiffure avec des cheveux naturels, généralement très abondants, la perruque fut d'un usage presque général. Cette chevelure fausse est d'un poids considérable. Il s'en fit de couleur bleue. La perruque était en laine chez les pauvres, en cheveux de coupe chez les riches.(...)
On piquait dans les cheveux, des peignes décoratifs - en bois - à dents très courtes, ornés parfois à la partie supérieure de figures d'animaux. (...)
Chez ce peuple industrieux, la fabrication des fleurs artificielles était aussi courante que de nos jours. Les coiffures étaient agrémentées de ces imitations florales, éclatantes de couleurs.
Il est certain que, dès ces temps reculés, la chevelure était considérée comme la plus précieuse des parures naturelles et que l'offrir en sacrifice était un présent digne des divinités.
Bérénice, reine d'Égypte, pendant une campagne entreprise par son mari, et craignant pour sa vie, fit vœu de consacrer ses cheveux à Aphrodite. Le roi ayant triomphé, elle sacrifia sa chevelure. Mais celle-ci disparut du temple de la Déesse. L'astronome Conon persuada la reine que sa chevelure avait été emportée au ciel et changée en astre. Il donna à une constellation de sept étoiles - qu'il venait de découvrir - le nom de "Chevelure de Bérénice". Les poètes chantèrent cette métamorphose.
Les habitants de la contrée du Nil, pour résister à l'éclat extraordinaire du soleil, durent se protéger de ses rayons brûlants et portèrent des bonnets dénommés "Claft". Mais l'éveil du bon goût féminin fit de ces couvre-chefs des coiffures riches et variées ; certains furent combinés à la chevelure, avec beaucoup de recherche et d'originalité.
La moindre parure était la bandelette. Pour les grandes cérémonies les ornements étaient plus importants et les coiffures étaient rehaussées de diadèmes d'or. Certains de ceux-ci comportaient des garnitures importantes figurant des pintades, des oiseaux aux plumes de couleurs vives, des têtes de faucons, d'éperviers, des plumes d'autruches montées très droites et très hautes, ou encore des riches parures cloisonnées d'or, serties de lapis, de grenats, de turquoises ou enfin des fleurs de lotus.
Les coiffures royales étaient seules à être surmontées du reptile sacré des Égyptiens : la vipère, attribut des Pharaons. (...)
Bien que l'art égyptien fût un art libre et aisé, il ne nous laisse qu'une idée imprécise du faste de la parure des reines égyptiennes, dans leur luxe éblouissant."
extrait de L'art de la coiffure féminine : son histoire à travers les siècles, 1932, par Stéphane (19..?-....), coiffeur. Aucune information à notre disposition sur cet auteur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.