âne représenté sur une peinture égyptienne vers 1298-1235 av. J.-C. |
L'âne ici sert à tous les transports ; on en rencontre des bandes de dix, quinze, trottinant côte à côte, sans bride ni licou, sous la direction d'un seul ânier, chargés d'une outre pleine d'eau, qui ballotte sur leur échine, ou d'un bât en feuilles de palmier, dont les deux poches sont remplies de gravats. Ceux-là sont mal soignés ; la poussière dans leur poil, de larges plaies dans le dos indiquent à quel rude labeur ils sont soumis ; ce sont les bêtes de fatigue. Les ânes de selle ont une apparence moins misérable. Les plus beaux et les plus recherchés viennent du Hedjaz ; ils sont tout blancs. Ce sont en réalité des bêtes magnifiques, malgré leur grosse tête et leurs longues oreilles. Le khédive a payé un étalon de cette race jusqu'à quinze mille francs. Ceux qui ont l'honneur de porter nos personnes n'ont pas coûté si cher, mais ont bien leur mérite cependant. Chaque âne a son ânier, qui suit sa bête en courant et l'excite à coups de bâton. Ce sont la plupart du temps des enfants d'une dizaine d'années, vêtus d'une simple chemise bleue ou d'un caban rayé, qui font ce métier fatigant."
extrait de L'Égypte d'Alexandrie à la seconde cataracte, 1871, par Raoul Lacour (1845-1870), avocat, grand voyageur, passionné d’histoire naturelle et d’entomologie
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