tombe de Menna - photo Marie Grillot |
Parcourez l'Égypte, examinez les scènes sculptées ou peintes sur les murailles des chapelles funéraires, consultez les inscriptions gravées sur la pierre ou tracées à l'encre sur le papyrus, et vous serez obligés de modifier votre fausse opinion sur vos philosophes égyptiens. Rien de plus gai, de plus amusant, de plus naïf que ce bon peuple égyptien qui aimait la vie et qui se réjouissait profondément de son existence. Loin de désirer la mort on adressait des prières aux dieux pour conserver la vie et pour accorder une heureuse vieillesse, si possible “jusqu'à l'âge parfait de 110 ans”. On s'adonnait aux plaisirs de toute espèce, on chantait, on buvait, ou dansait, on aimait les excursions à la campagne, où la chasse et la pêche étaient des distractions réservées particulièrement à la noblesse. Conforme à ce penchant pour le plaisir, les gais propos, la plaisanterie un peu libre, les bons mots, la raillerie et le goût moqueur étaient en vogue et les badinages entraient jusque dans les tombeaux. Les maîtres des grandes écoles avaient leur peine à dresser la jeunesse et à supprimer la passion des plaisirs. Le bâton jouait vertement son rôle, si l'exhortation verbale n'avait pas eu de succès, car les sages du pays disaient : 'Les oreilles d'un jeune homme sont sur son dos.'"
extrait de Histoire d’Égypte, par Henri Brugsch-Bey (1827-1894), égyptologue allemand, associé à Auguste Mariette dans ses fouilles à Memphis
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