mercredi 3 octobre 2018

"Fouiller, toujours fouiller, avec l'ardeur passionnée du savant qui veut arracher à cette vieille terre des Pharaons quelques lambeaux de son passé, telle est la nature des travaux de l'égyptologue" (Henry de Vaujany)

Fouilles dirigées par Mariette à Memphis, en 1893 (source : Egypt Museum)

"Le Musée d'antiquités égyptiennes de Boulaq a été fondé par Mariette-Pacha pour conserver les précieuses collections provenant des fouilles exécutées dans toute l'Égypte, et pour servir à l'étude pratique de l'égyptologie. Mais bien qu'il soit, sous ce point de vue, le plus riche du monde, il est cependant
incomplet, et les rives du Nil recèlent encore sous
leurs sables plus d'un monument qui devra jeter la lumière sur plusieurs points de l'histoire restés obscurs jusqu'ici.
Mariette-Pacha est mort, brisé par ses travaux, à la fin de l'année 1880, et M. Maspéro, un des maîtres de l'égyptologie, a été appelé pour continuer sa lourde tâche. Cette tâche est rude, en effet, et souvent ingrate ; les difficultés à vaincre demandent un courage à toute épreuve, et souvent même anéantissent les forces de l'homme le plus robuste. Parcourir les déserts sous un soleil de plomb, sonder le terrain à chaque pas, attaquer le granit d'une montagne ou s'engager dans les galeries croulantes des temples et des hypogées, déblayer des monuments, fouiller, toujours fouiller ce sable incandescent qui aveugle, avec l'ardeur passionnée du savant qui veut arracher à cette vieille terre des Pharaons quelques lambeaux de son passé, telle est la nature des travaux de l'égyptologue. Déjà des fouilles entreprises par M. Maspéro dans la nécropole de Memphis et à Thèbes ont été couronnées d'un succès éclatant ; la découverte de Deir-el-Bahari surtout est venue enrichir l'histoire de documents précieux, et fixer les incertitudes sur quelques points douteux. (...)
Aujourd'hui tous ces trésors sont venus prendre place au milieu des monuments du Musée de Boulaq. (...)

Le musée de Boulaq rivalise avec tous les autres musées d'Europe pour les monuments royaux de grandes dimensions. Il possède en effet ces stèles de reines et ces beaux sarcophages de granit des princes de l'Ancien-Empire ; il peut surtout montrer, comme un admirable spécimen de l'art à ces époques si prodigieusement reculées, la statue de Khéphren (Khafra, fondateur de la seconde pyramide de Giseh), chef-d’œuvre qu'aucun autre temps n'a surpassé et qui compte près de six mille ans d'existence." 



extrait de Le Caire et ses environs : caractères, mœurs, coutumes des égyptiens modernes, par Henry de Vaujany (1848-1893), égyptologue français

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