Karnak - photo datée de 1880 - auteur non mentionné |
Dans les salles hypostyles, on voit de petits jours, traversant le plafond des terrasses, répandre la lumière dans de grandes salles et satisfaire parfaitement aux nécessités des régions tropicales ; enfin, dans la construction, où brille un sage emploi des matériaux, on voit que les blocs de granit, de grès, ou d’albâtre et de calcaire sont non seulement parfaitement dressés, équarris, réunis entre eux, mais encore que leurs dimensions sont telles que l’imagination en resterait confondue, si l’on ne savait qu'un fleuve providentiel facilitait le transport des matériaux répandus à profusion sur ses rives, si l’on ne savait encore que l'organisation sociale permettait de disposer à très peu de frais de beaucoup de bras, et qu'enfin pendant des siècles de paix les Pharaons tinrent à honneur d'ériger des monuments toujours plus splendides, plus magnifiques que ceux de leurs devanciers : n’avaient-ils pas, en effet, besoin, pour accréditer leur origine réputée divine, de faire atteindre aux hommes le maximum de la puissance humaine ?
On concevra que, sous l’influence de semblables circonstances, l’architecture égyptienne ait atteint le plus haut point de perfection dans les données qu’elle avait à parcourir ; il est même probable que, ces circonstances extraordinaires n'ayant pas à se reproduire, les générations à venir n’élèveront jamais des monuments aussi magnifiques, aussi durables que ceux des Égyptiens."
extrait de Panorama d'Égypte et de Nubie : avec un portrait de Méhémet-Ali et un texte orné de vignettes, par Hector Horeau (1801-1872), architecte français
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